Bon, j'ai toujours détesté le vélo. Petite, ça me faisait mal aux fesses et j'étais toujours à la traîne dans les groupes. En grandissant, ça s'est transformé en peur. Peur des voitures, de la route, de ne pas bien maîtriser le bolide. Bref, c’était compliqué de me motiver à faire des balades en vélo.
Fast life vs Slow tourism
Ces dernières années, j'ai réalisé que ma manière de voyager était imprégnée du “tout faire vite” et que prendre l'avion, ça polluait beaucoup. Alors j'ai commencé à voyager en train. S'il y a bien quelque chose que j'ai appris à adorer, c'est le train. Qu'il dure 2h ou 60h, je l'aime. J'ai donc ralenti, comme ça d'un coup, de 800 km/h à 320 km/h.
Et puis j’ai continué à ralentir…
On arrive à ce que je suis venue vous raconter : la dernière étape de mon histoire avec le vélo, ou peut-être le début de celle-ci ! En avril dernier, on me propose de passer un week-end à vélo en Bretagne. Passer de 320 km/h à 20 km/h. Le pitch : un train, du vélo, une nuit, du vélo, un train et retour à la maison. D’abord sceptique (anxieuse ?), j’ai quand même accepté d’essayer, pour ne pas mourir bête !
La préparation du voyage : la clé pour partir sereinement

- Le bon partenaire de voyage — Avec qui je savais que le voyage ne pourrait que bien se passer. Ce point est probablement l'un des plus importants ;)
- Le lieu — Nous avons choisi une région sympa (la Bretagne !) avec une destination pour la nuit qui nous donnait vraiment envie.
- L’accessibilité — J’ai vérifié que notre lieu de dodo était facilement accessible en vélo depuis la gare de Pontorson.
- Les horaires — J’ai accordé le trajet du premier jour avec notre horaire de train, pour être sûrs qu’on arrive à notre destination avant le coucher du soleil. J’ai loué les vélos pour la bonne heure. De même pour le retour, pour que tout s’aligne parfaitement. Dans l’ordre d’organisation : parcours vélo, horaire de train, location de vélo.
- L’équipement — J’ai trouvé une adresse de location de vélo grâce à Lokki à Pontorson et j’ai réservé mon vélo sur internet directement.
Le choix de l’itinéraire à vélo
Bon à savoir : je déteste revenir sur mes pas ! Et rater des endroits à voir. Donc pas question de faire un aller-retour, il me fallait une boucle.
Quand il a fallu planifier l’itinéraire, je n’avais aucune idée de ce qui était raisonnable de faire en termes de distance journalière. J’ai commencé par faire une liste de ce que j’avais envie de voir dans la région (villages, points d’intérêt, cafés ou restaus), puis de et voir ce qui était raisonnablement accessible en vélo.
Après avoir planifié ma route, j’ai demandé quelques conseils pour vérifier que c'était faisable. Le verdict tombe… 60 km de prévus pour le premier jour (pour voir le beau village, vous vous souvenez ?) : c’est beaucoup pour une première fois. Mais il y a peu de dénivelé, et je me dis que ce n’était que 5h ou 6h, je suis de nature têtue et puis quitte à faire du vélo, autant en faire vraiment, alors en route !
Les affaires pour un week-end
Il était temps de préparer mes affaires, et évidemment je n’avais pas grand chose ! Si ce n’est rien. À l’avance, j’ai demandé autour de moi pour me procurer le minimum nécessaire sans acheter tout le matos neuf.
Voici ce que j’ai emporté :
- Sacoches de vélo empruntées à mes parents, qui visiblement avaient l'aventure dans le sang à leur époque ! Une motivation de plus pour partir moi aussi.
- Pantalon de randonnée emprunté à ma soeur (c’est un truc de famille, le goût pour l’outdoor on dirait !).
- Ccoupe-vent (pas du tout imperméable) de ma grand-mère.
- Dessous en laine mérinos, seules pièces déjà présentes dans ma garde-robe.
- Plus, un maillot de bain pour la récompense à l'arrivée ;)

Premier jour : départ et premières impressions
Départ au petit matin de Paris. Arrivés à Pontorson dans la matinée, tout se passe comme prévu. Nous récupérons les vélos et nous mettons en route vers 12h.
Le choix des voies n’étant pas toujours optimisé, nous roulons parfois sur des routes assez passantes. Mais nous passons aussi à travers des paysages bretons magnifiques, les jolis villages de mes rêves et des endroits boisés apaisants.
Les 30 premiers kilomètres sont assez difficiles. La pause déjeuner à 16h dans un joli village est la plus grande récompense, surtout après la journée à ne manger que des barres céréales !
Après la pause, la reprise du vélo pour les 30 km restants est un peu difficile mentalement. Mais poussés par l’envie d’arriver, par la descente et par le vent, on arrive finalement en un rien de temps à notre destination : Avranches. Bonheur et soulagement !
Juste à temps pour se détendre et profiter de notre spot de dodo.
Deuxième jour : l’aventure continue

Le deuxième jour est plus cool avec 20 km à faire. Nous profitons du rythme vélo pour visiter les endroits que nous traversons : c’était ma première fois au Mont-Saint-Michel, quel monument ! Et bien sûr manger des bons plats locaux.
Nous roulons sur une voie balisée et super agréable. Après un début de journée sous les gouttes (je suis bien contente d’avoir mon coupe-vent plus ou moins imperméable), le soleil revient après la pause déjeuner.
À l’arrivée, nous avons même le temps pour une balade dans Pontorson avant de déposer nos vélos et de reprendre notre train.
Le retour : bilan et réflexions
J’ai adoré. Vraiment adoré !
Deux jours intenses et sportifs, mais surtout deux jours de déconnexion qui nous ont permis de visiter et de profiter tellement plus qu’avec n’importe quel autre moyen de transport.
Avec du recul, les 60 km de vélo étaient plutôt faciles, mais je n’aurais pas non plus fait plus pour un premier jour.
Nous sommes partis vraiment légers et sans rien de superflu : quel bonheur de ne pas se sentir encombrés, la liberté !
À l’arrivée du train, le voyage commence immédiatement. On change tout de suite de paysages et de rythme, et on se reconnecte au monde en le traversant. L’effort physique permet de faire très vite le vide mental et de se concentrer sur ce qu’il y a de plus important : admirer le paysage et pédaler !
Notes à moi-même pour le prochain :
- Commencer à son rythme sans se surestimer, tout en ayant confiance en soi. Surtout, ne pas en faire une compétition.
- La prochaine fois, partir avec La Trace pour être sûre des routes que j’emprunterai et avoir l’esprit tranquille 😊
Pour découvrir tous les itinéraires à vélo La Trace, c'est par ici.
Conclusion
Avant de partir, mes proches s’étaient (gentiment) moqués parce qu’ils connaissaient mon passé houleux avec le vélo. Pourtant, je recommande l’expérience à tout le monde - notamment à tous ceux qui n’aiment pas le vélo !